Si un domaine est bien indispensable, c’est bien celui de la gestion de la lumière et des ombres.
Souvent appelé « ombrage », j’utiliserai plutôt ici le terme « valeurs »
L’erreur qu’on fait quand on peint nos valeurs
Les « valeurs » sont souvent considéré comme étant la 2ème étape, juste après celle du dessin.
On dessine les contours, puis on cherche une méthode infaillible pour ombrer notre dessin.
C’est d’ailleurs peut-être comme ça que vous êtes tombé sur cet article : vous cherchez un tuto étape/étape pour apprendre à dessiner ombres et lumières facilement.
Mais malheureusement, si vous me connaissez depuis quelques temps, vous savez que j’aime aller en profondeur des choses… et je dois vous le dire… apprendre à dessiner les ombres et les lumières RÉELLEMENT ce n’est pas simplement peindre de l’ombre ici et de la lumière là.
La lumière rend les illustrations crédible
Que vous travailliez à l’huile, en « digital painting », à l’aquarelle et même au crayon, la lumière est un peu le liant de votre illustration, votre peinture et même de votre scène 3D.
C’est la justesse de votre lumière qui apportera de la crédibilité à vos images.
Crédibilité ne veut pas dire réalisme, car qu’importe que votre style soit cartoon, manga ou BD, ce n’est pas la couleur, les détails ou la précision de votre trait qui amènera ce côté tangible… réel.
C’est bien la gestion de votre lumière mais aussi de vos ombres.
La lumière est fondamentale
La lumière modifie la perception des volumes qui nous entourent. Supprimez la totalement et vous ne verrez qu’un simple aplat noir.
Déplacez la, et c’est tous vos volumes qui sembleront changer d’aspect.
La lumière est donc un domaine fondamental en dessin, mais son utilisation réfléchie permet EN PLUS d’être utilisée comme un outil quand on travaille non plus en dessin d’observation mais en dessin d’imagination.
Pour moi, travailler sa lumière permet plusieurs avantages en dessin d’imagination.
Les avantages d’utiliser la lumière en dessin
1. Crédibilité
On l’a vu un petit peu plus tôt, la lumière quand elle est mathématiquement juste, apporte crédibilité à nos illustrations, et ce qu’importe le style utilisé.
Le parfait exemple pour moi est l’artiste chinois Wang Ling.
Son dessin est très fortement inspiré des manhua (ou manga chinois), ses traits ont beau être très brouillon, salumière, elle, est très crédible. Il suffit d’ailleurs de regarder ses dessins en petit , et il est très compliqué de discerner si il s’agit d’un dessin ou d’une photo.
[x_video_embed][/x_video_embed]
2. Un aspect dramatique
Elle peut aussi apporter un aspect dramatique à une scène.
La source de lumière la plus représentée est bien évidemment celle du soleil. Et notre soleil, de par son emplacement dans le ciel, les conditions climatiques et lieu géographique où se place notre scène crée une lumière changeante.
La golden hour en est un parfait exemple. « L’heure dorée » prend place au lever et coucher du soleil et crée les plus belles lumières. C’est un créneau souvent prisé des photographes et de nombreuses applications existe pour connaître l’heure exacte à laquelle fixer vos séances carnets de de croquis.
– Je vous en donne quelques-unes dans l’article complémentaire à cette vidéo présente sur le blog. Comme d’habitude, le lien est en description.
3. La lumière comme outil narratif
L’intérêt de la lumière, c’est sa capacité à apporter des informations narratives sur votre scène.
Les ombres peuvent être utile pour signifier une relation entre deux personnages
Les lumières quand à elles peuvent vous apporter de précieux détails que vous souhaiteriez raconter à travers votre illustration. Et je ne parle ici pas simplement de temporalité avec des scènes simplement de nuit ou de jours.
Vous pourriez représenter la lumière particulière du petit matin, afin de représenter la vie qui s’éveille… ou à l’inverse un magnifique coucher de soleil rougeoyant pour représenter la mélancolie ou la passion. Et pour le coup, j’ai un exemple très précis ne tête, ce sont toutes ces illustrations représentant la mouvance « lofi »
La lumière est complexe
Au final, il très est facile de se perdre dans toutes ses notions.
La lumière est d’ailleurs si complexe qu’en 3D, des artistes sont spécialisé dans leur comportement. C’est ce qu’on appelle les « light artists ».
Vous avez sûrement dû entendre à outrance des termes anglophones compliquées comme :
- Subsurface scattering
- Rim
- Diffuse
- Spotlight etc…
- occlusion
- terminator
Ces termes existent simplement pour que les artistes soient sûr de parler de la même chose.
Mon intention dans cet article n’est surtout pas de vous expliquer TOUTES les notions indispensables à connaître sur la lumière, mais simplement vous faire une petite introduction sur les notions importantes.
D’un point de vue + scientifique, il est important de retenir deux notions sur la lumière.
Notions à connaitre sur la lumière
Premièrement, la lumière possède différentes « températures » et donc différentes couleurs.
Cette différence dépend du type de lumière :
Il existe énormément de types de sources de lumières différentes. Celle auquel on pense en premier est bien sûr le soleil.
Et je ne vous apprends rien si je vous dis que la lumière du soleil change en fonction de l’heure, du lieu et même de la saison.
La lumière d’une plage en été à midi lorsque le ciel est à son plus haut, n’aura rien avoir avec la lumière d’un jour pluvieux à Paris en pleins mois de novembre.
Et donc, vos couleurs devront être choisis en conséquence.
On exprime cette différence de couleurs en kelvin.

Cette notion de kelvin est assez connu en photographie quand on travaille notre balance des blancs.
Si vous êtes un de mes élèves, vous savez que jaime beaucoup faire des parallèle avec la photographie ou le cinéma.
Grosso modo, retenez que peu de kelvin = lumière orangée comme un coucher de soleil par exemple.
Et à l’inverse beaucoup de kelvin, créera une lumière blanche, froide. Ici, un bon exemple est la lumière si caractéristique utilisée dans les hôpitaux et qu’on utilise beaucoup dans les films d’horreurs.
Dessinez avec une BONNE lumière !
Si vous dessinez en traditionnel, le choix de votre éclairage est EXTREMEMENT important dans la pièce dans laquelle vous dessinez (dans la vrai vie j’entends). Privilégiez des ampoules plutôt blanches qui retranscriront au mieux les réels couleurs de votre dessin.
Il n’y a pas pire que de finir une illustration avec une lumière orangée à minuit et d’avoir une mauvaise surprise le lendemain à a lumière du jour.
Pour ça je ne peux que vous recommander la ScreenBar que BenQ m’a envoyée.
C’est une simple lumière qui se branche en USB à votre écran et qui JUSTEMENT peut adapter sa couleur afin de retranscrire au mieux les couleurs lorsque vous peignez.

Vous pouvez aussi ajuster manuellement les kelvins de la ScreenBar en fonction de votre activité.
SI vous bossez en digital, alors aucun problème, pensez bien simplement à désactiver les fonctions « anti-lumières bleu » qui altèrent les lumières de votre écran.
Sur iPad, la fonction s’appelle « Night Shift ».
——
Vous l’avez compris, le type de lumière choisit influencera directement le type d’ambiance de votre scène…
…donc avant de commencer à peindre une lumière, posez-vous la question « Quel est le type de source de ma lumière principale ?».
2. La lumière rebondit sur tous les volumes qui l’entoure.
Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire, pour nous artistes ?
Retenez simplement qu’une source de lumière créera des milliards de rayons qui s’éparpilleront dans l’air. Chacun de ces rayons rebondira ensuite sur les surfaces qu’ils croisera tel qu’un mur, mon visage, ou mes lunettes.
Si cette surface est colorée, alors le rayon récupèrera un peu de cette couleur.
Mais ce n’est pas fini, une petite partie de la lumière présente dans ce rayon sera absorbée par la surface en fonction des aspérités qui accueillera le rayon.

Retenez simplement que :
Plus la surface est lisse, plus la lumière est réfléchit.
A l’inverse, plus la surface comportera de petites aspérité, plus la lumière sera emprisonnée par la matière.
C’est ce qui explique que le verre de mes lunettes reflètent assez bien les lumières présentes en face de moi, alors que ma peau a tendance -au contraire- à l’absorber.
Vous l’aurez surement compris, pour représenter les matières comme le bois, l’herbe ou même la fourrure d’un chat, il s’agira avant tout de comprendre comment la lumière se comporte quand elle rencontre la surface du dit objet.

La lumière influencera donc nos couleurs, nos volumes et enfin nos matières.
Gardez donc tout cela en tête lorsque vous peignez.
Quelques conseils pour peindre la lumière
Le sujet de la lumière est un sujet vaste, que je ne peux évidemment pas traiter dans une seule vidéo. Mais en pratique, voici 3 points à retenir afin de ne pas faire d’erreurs lorsque vous peindrez vos lumières, que ce soit en traditionnel ou en digital.
1. Évitez de foncer avec dur noir.

C’est une erreur habituelle chez les débutants. Et c’est aussi un conseil assez connu, mais maintenant vous devriez comprendre pourquoi.
Sur une scène extérieure de jour, notre principale source de lumière est le soleil. Notre lumière tirera vers le blanc-orangé-rouge en fonction de l’heure/saison qu’il est.
Par conséquent, ces rayons orange rebondiront un peu partout sur des surfaces aux couleurs -elles-mêmes- différentes. Il y a donc peu de chance que vos ombres se retrouvent totalement noires.

2. Posez-vous la question de l’heure qu’il est au moment où se place l’action de votre scène.
Cela vous aidera à mieux placer « scientifiquement » vos ombres en fonction de la position du soleil, avoir des couleurs plus justes, et ainsi mieux faire passer d’émotions dans votre image.
3. Formez-vous en profondeur à ce sujet.
Je n’ai fais ici que gratter la surface de l’iceberg. En vérité, il y aurait énormément de choses à dire sur le sujet de la lumière.
Et si c’est un sujet qui vous intéresse, sachez que je traite de la question des valeurs dans un chapitre entier dans la formation « Apprendre le Dessin d’Observation ». J’aborde le sujet plus de manière pratique et comment concrètement on place nos valeurs (donc nos ombrages).