Je suis sûre que ça vous est déjà arrivé plusieurs fois : vous travaillez sur votre nouveau painting, décochez le calque sur lequel vous peignez depuis 20 mn et là… vous vous rendez compte que c’était mieux avant.
Vous vous retrouvez avec un painting “mou” à l’aspect “guimauve” voire même “flou”.
Cet aspect “mou” est un des problèmes que l’on rencontre très vite quand on s’attaque à des illustrations plus complexes.
Pourquoi et comment faire pour remédier à ça ?
N’abusez pas du pinceau flou !
Un des problèmes les plus faciles à régler -et souvent un des nombreux problèmes rencontrés par la plupart des débutants en digital painting- est l’utilisation d’un pinceau flou (= soft).
Pour apporter du réalisme, vous utilisez un “brush” (=pinceau) dont les contours sont flous. Vous vous dites que cela va vous permettre de mieux dégrader vos couleurs entre elles… et c’est une grave erreur.
Ce n’est pas en utilisant un bord flou que vous aurez un meilleur rendu.
Je sais qu’il peut être rassurant d’utiliser ce pinceau, car ça revient finalement à prendre une décision approximative, mais ce n’est pas vous rendre service.
Regardez votre main. Les contours ne sont pas flous, n’est-ce pas ? Alors pourquoi vouloir utiliser un pinceau flou partout ?
Maintenant regardez au loin par la fenêtre. Il y a fort à parier pour que vous ne distinguiez pas autant de détails au loin que sur votre main.

Retenez une règle : n’utilisez un brush flou que si l’élément que vous peignez est au loin. Vous pourrez ensuite augmenter la dureté de votre pinceau à mesure que le sujet se rapprochera de votre œil. (ou de la “caméra”)

Note : En réalité, nous aurions pu décider de rendre flous notre premier plan au profit d’un autre élément « net ». C’est ce qu’on appelle « la mise au point », un terme surtout utilisé en Photographie, mais très utile en Digital Painting.

La technique de la silhouette et du masque d’écrêtage
Garder une silhouette nette est compliqué en Digital Painting. Encore plus quand vous dessinez de l’architecture, souvent constituée de véritables droites !
Plutôt que de passer votre temps à corriger vos traits courbes en traits droits, utilisez le lasso de Photoshop.
En remplissant ensuite la forme sélectionnée, vous aurez une forme parfaitement nette.
Vous n’aurez plus qu’à créer un masque d’écrêtage.

Mais alors, je peins avec quoi ?
Vous pouvez tenter de peindre à l’inverse avec un pinceau “dur”, mais vous allez vite vous confronter à un problème : votre dessin est un amas de pleins de coups de pinceau et le tout est plutôt difficile à lire.
Dans ce cas, je vous conseille de garder votre pinceau dur, mais d’activer cette option lorsque vous avez le pinceau sélectionné :

Maintenant, votre stylet changera d’opacité en fonction de la pression que vous exercerez sur votre stylet. En clair : si vous appuyez comme un bourrin, vous déposerez 100 % de couleur sur votre calque, et si vous appuyez peu, vous déposerez peu de couleurs.
Grâce à cette option, vous pourrez créer vos dégradés plus facilement sans qu’ils soient pour autant trop “mou”. (et encore)

Notez aussi que vous pouvez très bien garder cet aspect “coups de pinceau”: tout dépendra de la résolution à laquelle vous travaillez. (voir plus bas)

Utilisez un brush « texturé »
En choisissant un pinceau différent, vous verrez que le rendu que vous obtiendrez est souvent différent, alors profitez-en !
Réfléchissez au rendu final que vous souhaitez avoir : est-ce que votre image doit exprimer la sérénité d’un magnifique paysage ? Ou au contraire, vous souhaitez représenter la rage d’un samurai en plein combat ? Il y a fort à parier que vous n’utiliserez pas les mêmes brushs pour ces deux types d’images.
Choisissez donc vos brushs de manière consciente. C’est d’ailleurs pour ça que je vous conseille de vous limiter à moins de 5 brushs différents au début afin d’apprendre à les maîtriser. Vous aurez tout le temps plus tard d’en télécharger de nouveaux quand vous vous sentirez limité ou lassés par ces derniers.
Si vous trouvez vos paintings trop mou, ne choisissez pas des brushs texturés flou ! Au contraire, choisissez des brushs contrastés. Faites des tests et regardez ceux qui vous vont le mieux.
A ce propos, je répertorie dans l’article “Téléchargez les meilleurs brushs des plus grands artistes” quelques brushs que j’utilise.
Ne blendez pas
Je vois beaucoup de débutants, que ce soit en digital, mais aussi en traditionnel “flouter” certaines zones (souvent avec ce qu’on appelle un “blender”)
J’ai un avis très tranché sur la question : ne faites pas ça. Blender les couleurs se font vraiment avec parcimonie et lors des dernières heures (voir minutes) de votre painting.
J’imagine que vous avez déjà regardé des vidéos de professionnels en train de dessiner, non ? Très peu d’entre eux blendent leur couleur, et si c’est le cas, cela représente à peine 5% du travail final !
Évitez donc de blender si vous venez de commencer votre painting. C’est contre-productif.
Redimensionnez votre dessin
Une astuce qui peut être intéressante est de travailler avec un document très grand.
Ainsi, même si vous faites des milliers de cours de pinceaux à 100% d’opacité une fois redimensionnée à une taille honorable, on y verra que du feu.
C’est pratique, efficace, mais réclame un ordinateur plus puissant.

Travaillez sur un nouveau calque
Voilà une astuce que j’utilise constamment :
– Créez un nouveau calque et peignez dessus lors des prochaines 20 prochaines minutes
– Faites une mini-pause (tournez sur vous-même, allez vous faire un café, faites un câlin à votre chat)
– Cachez votre calque en cliquant sur l’œil.
Si vous préfériez la version sans votre calque alors supprimez le ! Il se pourrait que vous vous soyez “perdus” dans des détails non-important et que cet aspect “mou” est en train d’apparaître.
Ce n’est pas grave, supprimez et recommencez ! Vous n’avez perdu que 20 mn, mais si on y réfléchit bien, votre dessin est mieux ainsi et vous devez prendre toutes les décisions pour avoir un résultat le plus satisfaisant possible, qu’importe le temps que vous avez perdu !
Imposez-vous des sessions courtes !
Plus vous serez habitués à dessiner rapidement moins vous passerez de temps sur des détails qui alourdissent votre dessin. Vous serez donc plus efficace et plus rapide.
Imposez-vous donc des sessions courtes. L’idéal est de faire plusieurs sessions de 20 mn en faisant des courtes pauses plutôt que de faire une longue session de 2 heures sans interruptions.
Cependant, lors de ces sessions, soyez un maximum efficace ! Ne prenez pas trop votre temps sinon cette technique n’aura aucun effet.
Vous pouvez utiliser la technique “Pomodoro” qui consiste à :
– régler le pomodoro (minuteur) sur 25 minutes
– dessiner jusqu’à ce que le minuteur sonne
– prendre une courte pause (5 minutes)
– tous les quatre pomodoros, prendre une pause un peu plus longue (15-20 minutes).

Écoutez de la musique d’énervé
Il est prouvé que le rythme d’une musique influence l’allure à laquelle à laquelle vous effectuez une tâche.
Je suis sûre que vous avez déjà pu expérimenter cette technique. Ce n’est ailleurs pas pour rien qu’on nous passe des musiques au rythme effréné dans les salles de sport.
Ça motive et ça pousse à accélérer son rythme.
Alors comme un sportif, mettez-vous une bonne musique de bourrin 😀
je suis en cours de ta formation photoshop, je trouve ton blog très instructif & complémentaire .
Merci
Coco
Super article, je vais essayer à l’instant tous les conseils, je suis heureuse d’enfin trouvé le mot pour cet aspect mou, c’est exactement ça o.o