Avez-vous déjà eu le sentiment de tricher en dessin ? C’est souvent le cas lorsque l’on emploie une méthode pour dessiner plus facilement et rapidement. Le dessinateur se sent illégitime, coupable de ne pas faire correctement son travail. Mais tricher pour dessiner, est-ce vraiment si mal ? Des méthodes comme le photobashing ou l’utilisation de la 3D pour dessiner doivent-elles être proscrites ?
Qu’est-ce que la tricherie en dessin ?
On a souvent le sentiment de tricher en dessin lorsque l’on emploie un moyen détourné pour dessiner plus vite et plus facilement.
Par exemple, lorsqu’on utilise une photo par-dessus laquelle on peint (méthode du photobashing) pour réutiliser une forme, une posture ou un élément quelconque. Ou encore lorsque l’on emploie la 3D pour recopier les reliefs.
On peut aussi se sentir coupable d’être désorganisé, de ne pas procéder dans les règles de l’art. Comme lorsqu’on n’utilise pas correctement les calques, sans les nommer ni les ranger proprement dans des dossiers.
Pourquoi a-t-on l’impression de tricher en dessin ?
Personnellement, j’ai toujours beaucoup du mal à prendre des raccourcis en dessin. Cela m’arrive très rarement, et c’est toujours parce que je suis pressée par le temps.
Peut-être est-ce parce que j’ai suivi une formation très académique, où l’on apprend à faire les choses de façon très classique.
Peut-être aussi que cela vient de notre culture française. Chez nous, on a une idée très positive des choses faites à la main et de manière artisanale. On a l’impression qu’un produit fait maison, par un véritable artisan sera toujours meilleur qu’un produit fait par un robot.
Ainsi, lorsque l’on triche en dessin pour aller plus vite, on se sent coupable de produire un travail bâclé, qui a moins de valeur que s’il était réalisé par nous de A à Z.
3 raisons de ne pas culpabiliser de dessiner rapidement
Pourtant, je ne pense pas qu’il y a véritablement de tricherie en dessin lorsque l’on essaye simplement de gagner du temps. On ne devrait pas complexer là-dessus ni se sentir illégitime ou mauvais.
1. Une nécessité pour beaucoup de professionnels
Il faut savoir que le photobashing est utilisé par beaucoup de professionnels, notamment dans les studios de jeux vidéo Triple-A où les contraintes de temps sont importantes.
Plus généralement, quand on est professionnel, on travaille souvent dans l’obligation de rapidité. Il est très difficile de se passer de ces raccourcis pour parvenir à respecter les délais imposés.
Même si de nombreux illustrateurs n’aiment pas le photobashing, ils sont tout simplement contraints de l’utiliser s’ils veulent que leur travail soit rentable. Après tout, le but est de pouvoir vivre de son activité !
2. Seul le résultat compte
Vous devez bien avoir à l’esprit que, quand on est pro, seul le résultat compte. Peu importe la façon dont on travaille. Peu importe la propreté de vos calques ou les méthodes que vous avez employées pour dessiner.
Il n’y a aucune raison de culpabiliser si on ne voit pas le processus, qu’on ne discerne pas la photo d’origine et que votre dessin est lisible et de bonne qualité. C’est pour cela que le client vous paye. Le reste ne l’intéresse pas.
3. Savoir rentabiliser son temps, c’est faire preuve d’intelligence
Utiliser le photobashing ou toute autre méthode visant à gagner du temps sur Photoshop ne veut pas dire que vous êtes mauvais. Je dirais plutôt que cela signifie que vous êtes intelligent !
Lorsqu’on est pro, il faut savoir aller droit au but. Il faut être capable d’utiliser les méthodes les plus efficaces pour arriver au meilleur résultat et dans le moins de temps possible. Du moment que cela ne se remarque pas ! C’est faire preuve d’intelligence et d’esprit pratique.
Les cas où il ne faut pas choisir la méthode facile pour dessiner
Je mettrais tout de même un bémol : il ne faut en revanche pas essayer de tricher pour combler une lacune en dessin.
Si vous n’êtes pas professionnel mais que vous comptez le devenir, il faut d’abord apprendre toutes les bases. Les raccourcis viendront plus tard.
De même, les pros ne s’arrêtent jamais d’apprendre. Il faut aussi savoir prendre le temps d’acquérir de nouvelles techniques tout au long de sa vie professionnelle.
Sur le long terme, les raccourcis nous empêchent de progresser, car ils nous privent de la pratique régulière. En utilisant toujours une béquille, on ne parviendra jamais à maîtriser la technique que l’on évite. D’ailleurs, si tu cherches à progresser en dessin pour de vrai, n’hésite pas à télécharger mon guide de 30 exercices !